Les 15 patrons qui dynamisent l’économie paloise
Dans l’agrobusiness, la fabrication de moteurs, le textile ou l’immobilier, ces chefs d’entreprise, souvent leaders dans leur spécialité, incarnent le dynamisme du tissu industriel palois.
1 – Christian Pees, le géant de la coopérative agricole. Ce fils d’agriculteur ne se destinait pas à reprendre l’entreprise familiale. Mais à la mort de son père, en 1981, alors qu’il prépare l’agrégation de géographie, Christian Pees prend ses responsabilités. Efficace dans les coopératives agricoles, il entre dans les années 90 au conseil d’administration d’Euralis qu’il préside depuis 2000. L’entreprise, partenaire de 15 000 agriculteurs, emploie 5 000 salariés dans le Sud-Ouest, pour un chiffre d’affaires de 1,3 milliard d’euros. « Notre but : faire en sorte que les agriculteurs s’adaptent », explique-t-il.
2 – Thierry Renard, le roi du pétrole. Recruté à Pau il y a vingt-deux ans par Elf-Aquitaine, Thierry Renard, 49 ans, a travaillé au Nigeria, en Ecosse, en Syrie et au Canada. Depuis trois ans, il est de retour à Pau, la ville où il a « ses attaches », à la tête du site de référence de Total (2 400 personnes pour un chiffre d’affaires de 375 millions d’euros en 2010). « Nous avons recruté une centaine de personnes cette année, explique-t-il. Nous allons construire 200 bureaux supplémentaires. »
3 – David Pouyanne, le banquier reconverti dans la pierre. Poussé par le désir « d’être créateur d’entreprise », David Pouyanne, ancien directeur de la Banque Pouyanne de 1998 à 2004, s’est reconverti en 2008 en créant sa société d’immobilier d’entreprise, Groupe DPG. Il réalise 3 millions d’euros de chiffre d’affaires. Depuis avril 2011, il est aussi président du Réseau entreprendre, regroupant 7 000 patrons. « Les chefs d’entreprise doivent faciliter la réindustrialisation de notre pays et la reconquête de l’emploi », explique-t-il.
4 – Olivier Andriès, l’industriel qui turbine. Après une première carrière au service de l’Etat, Olivier Andriès quitte l’administration. « Je voulais participer à la construction d’une aventure industrielle. » En 1995, il rejoint Matra et contribue à la naissance d’EADS. En 2007, il intègre Safran, et prend la tête de Turbomeca en 2011. Il souhaite que ses « fournisseurs se regroupent pour être plus compétitifs et plus solides ». L’entreprise, qui emploie 8 000 salariés, dont 4 000 en Aquitaine, réalise un chiffre d’affaires de 1 milliard d’euros.
5 – Stéphane Carella, le sportif dans la mêlée des affaires. A 34 ans, Stéphane Carella a mené de front ses carrières professionnelle et sportive. Cet ancien international amateur de rugby au poste de pilier gauche, après dix ans comme commercial, achète en 2008 la salle de sport Platinium, puis, en 2010, l’hôtel La Palmeraie (avec Edouard Cissé), et, en 2011, la villa Navarre (avec Boris Diaw et Frédéric Beigbeder). Pérenniser ses affaires, « c’est ce qui m’anime », dit-il. Sa holding d’une cinquantaine de salariés réalise un chiffre d’affaires de 8 millions d’euros.
6 – Maher Abid, le concessionnaire au parcours sans faute. Né en Tunisie, Maher Abid obtient son DUT de génie mécanique à Lille. « Je n’arrivais pas à trouver de travail, malgré mon diplôme, probablement en raison de mes origines, se rappelle-t-il. J’ai saisi une opportunité. » En 1984, il entre à Sica comme laveur de voitures. Dix ans plus tard, il devient chef des ventes de la concession Peugeot de Pau. Il est aujourd’hui directeur général d’Abcis-Pyrénées et de LDA (respectivement 100 millions et 17 millions d’euros de chiffre d’affaires). Depuis mai 2011, il préside aussi le club de basket l’Elan béarnais.
7 – Stéphane Masseing, le recycleur écolo et social. Après une carrière à SFR, Stéphane Masseing voulait monter une entreprise « qui réunisse du social, de l’économie et de l’écologie ». En 2009, il crée Recycléco. Il récupère des appareils électroménagers, les remet en service et les revend à bas prix. « Nos clients sont des primo-accédants, des mères isolées ou des personnes âgées », explique Stéphane Masseing, qui a aussi embauché des salariés « éloignés de l’emploi ». Aujourd’hui, sa SARL d’insertion réalise 100 000 euros de chiffre d’affaires.
8 – Catherine Michallet, la chapelière en chef. « Tombée dans la couture » lorsqu’elle était en classe de troisième, Catherine Michallet n’avait cependant pas imaginé devenir un jour chef d’entreprise. Lorsque MTM (Manufacture textile méridionale), la société dans laquelle elle travaille, est liquidée, elle décide, avec d’autres collègues, de « sauver les emplois ». Après des sacrifices, l’entreprise a réalisé 3,6 millions d’euros de chiffre d’affaires cette année.
9 – Christian Aubart, le biologiste devenu industriel. Cet ingénieur agronome de 57 ans, docteur en biologie, a fait carrière dans l’agroalimentaire et les biotechnologies avant de reprendre en 2001 une entreprise de textile de 20 salariés, La Manufacture pyrénéenne (près de 1 million d’euros de chiffre d’affaires). « Je voulais une entreprise industrielle ancrée sur son territoire », analyse Christian Aubart. Il est aussi le président du Medef Béarn et Soule, qui regroupe 2 000 entreprises.
10 – Christian Cancé, l’as de la charpente métallique. A l’origine, Christian Cancé voulait être architecte. Mais son père tombe malade, et, à 17 ans, il doit reprendre les clés de l’entreprise familiale de serrurerie. « Les mois qui ont suivi ont été très durs. Le banquier et les fournisseurs nous ont laissés tomber », se rappelle-t-il. En 1971, il crée l’activité de charpente métallique qui est aujourd’hui la principale de cette entreprise de 600 salariés au chiffre d’affaires consolidé de 105 millions d’euros.
11 – Soraya Ballion, la sous-traitante polyvalente. « Nous avons signé l’acte d’achat le 1er octobre 2008. Le 2 octobre, la crise éclatait », se rappelle Soraya Ballion, cogérante avec son époux de Mecaprécis, un sous-traitant de l’aéronautique. Malgré les difficultés, l’entreprise se diversifie dans le pétrole, le ferroviaire et le photovoltaïque. Son chiffre d’affaires est de 600 000 euros, et a enregistré 10 % de croissance cette année. « Nous sommes passés de 7 à 13 salariés », précise-t-elle fièrement.
12 Philippe Cazes-Carrère, le grand du nettoyage. A 22 ans, alors salarié du pressing familial, il gagne 30 000 francs au tiercé. Il les investit dans une société de nettoyage pour les tapis, les moquettes et les fauteuils. Aujourd’hui, le Groupe APR emploie 2 200 personnes pour un chiffre d’affaires de plus de 25 millions d’euros. « Nous venons d’ouvrir à Lons une boutique pour la location de matériel de nettoyage, de jardinage, de bricolage », indique-t-il.
Et aussiSamuel Sebban, 26 ans, originaire de Montpellier, a créé Bord de gave. Il veut faire de la sauce béarnaise un vrai produit de la région. Car si elle en porte le nom, elle n’en est pas originaire et n’y est pas produite.
Nicolas Launay a créé en 2009 une société de consulting et d’ingénierie, Evolutec, avec Nicolas Bonenfant, ingénieur en génie chimique. L’entreprise compte 70 employés pour un chiffre d’affaires de 3 millions d’euros.
Jean-Hervé Chassaigne, 41 ans, est à la tête de la Société des eaux minérales d’Ogeu, fondée en 1955. Il est également le président de Semo Flexible Packaging, leader de l’impression de film thermo-rétractable.